E' da anni che sosteniamo che i sondaggi, se ripresi acriticamente da mass-media con redattori borsisti, che niente o poco capiscono di ciò che scrivono, possono finire col contribuire alla auto-realizzazione delle minchiate che affermano. Ne abbiamo parlato a proposito del grillismo e della Casaleggio, ma il principio si applica a tutti. Se 100 sondaggi dovessero affermare che la Duna è la migliore macchina dell'universo, milioni di consumatori, senza neanche salirci sopra per provarla, correrebbero a comprarla.
Oggi viene in soccorso delle nostre teorie, "l'autorevole Le Monde", come viene spesso definito, con questo approfondimento (che lasciamo per ora in francese, non avendo il tempo di tradurlo. Più tardi, se sarà possibile, aggiungeremo un sunto in italiano)
Oui, les sondages influencent l'attitude des électeurs! (Le Monde)
(Par Alain Garrigou, professeur de sociologie politique et directeur de l'Observatoire des Sondages)
Depuis 1936 aux Etats Unis et 1965 en France, l'élection présidentielle est l'étalon de fiabilité des sondages. Les succès sont comptabilisés et les échecs oubliés. En apparence, l'élection présidentielle de 2012 n'échappe pas à la règle. On se demande donc si les sondages se sont trompés.
En une sorte de prouesse originelle, les sondages avaient annoncé l'élection de Franklin D. Roosevelt avec une approximation énorme au regard de nos normes actuelles, comme les pronostics de 1965 en France. Les sondeurs sont donc condamnés à la reproduire. Le crédit de ces pronostics n'a pas été entamé parce que les autres méthodes étaient encore moins fiables. Et puis surtout, il faut entretenir le suspense médiatique. S'il n'y avait pas de sondages, on ne saurait pas l'ordre d'arrivée et il ne pourrait donc y avoir de surprise. En somme, la surprise, c'est avant tout l'erreur des pronostics.
Les sondages se sont-ils trompés à l'occasion de l'élection présidentielle française de 2012? En matière de sondages, le premier critère est celui de l'ordre d'arrivée. Il n'y a pas eu d'erreur majeure sur ce point, l'ordre d'arrivée est conforme aux pronostics. Ne faisons pas semblant de croire que cet ordre d'arrivée soit si simple. Sans sondages, qu'en saurions-nous ? Et, au regard de quelques erreurs majeures (en 1995) et peut-être graves (en 2002), il serait de mauvaise grâce de critiquer. On peut toujours se demander à quoi cela sert-il de savoir avant les résultats.
Un instrument banal
Sur les scores des candidats, la réussite est moins assurée. Il faut même être bienveillant pour considérer comme une réussite les scores annoncés. Passons sur les deux qualifiés pour le second tour.
Même si l'avance de François Hollande n'était pas si facile à pronostiquer étant donné le biais légitimiste des sondages avantageant le candidat sortant. Le problème était essentiellement celui des candidats pour lesquels il n'y avait pas d'offre complètement équivalente en 2007, ce qui, au regard des clés de redressement des intentions de vote, introduisait une importante incertitude sur les résultats de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Fallait-il "redresser" le résultat de Marine Le Pen autant que celui de son père alors que le FN était censé être "banalisé". Bien entendu non.
Quant aux chiffres accordés à Jean-Luc Mélenchon, outre la progression inédite accordée par les sondages, elle s'est avérée à la fois juste et excessive, faisant passer le candidat de moins de 5 % à plus de 15 % à son maximum. Et ce candidat, demandant à la commission des sondages quelles étaient les clés de son "redressement", n'a pas obtenu de réponse.
Faut-il donc croire les sondages ? Sans doute comme on croit à quelque chose qui change les faits. Il est bien clair que le public - électeurs ou citoyens -, n'est pas passivement exposé aux sondages depuis tant de décennies sans effets. Les questions sur les intentions de vote posées six mois avant ou plus aux sondés, selon cet énoncé qui devrait prêter à sourire - "si l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain..." -, sont-elles toujours les mêmes quand l'élection a bien lieu "dimanche prochain" ? Mais peut-on alors en vouloir aux sondages de s'être trompés ou d'avoir bien pronostiqué ? Car en devenant un instrument de plus en plus banal du choix électoral, il est fatal qu'ils interviennent de plus en plus dans le choix. Les électeurs conçoivent d'autant moins un choix de conviction qu'ils sont systématiquement conditionnés par les chiffres qui leur annoncent un ordre d'arrivée et les incitent à devenir calculateurs, c'est-à-dire à moins ajuster leur vote en fonction de leur préférence qu'en fonction de la probabilité de la victoire. C'est le ressort du vote utile.
On ne peut reprocher à personne d'en prendre acte. On a vu dans cette campagne électorale tout le monde prendre acte de ce que la représentation de la réalité déterminait la réalité, ou encore de ce que les sondages servaient moins à dépeindre un moment précis de la réalité, que de moyen pour imposer un rapport de forces. La façon la plus positive de percevoir le changement est alors de s'en servir comme d'un vote indicatif que certains groupes utilisent pour évaluer avant le scrutin l'état du rapport des forces et ainsi ajuster leur vote. Non sans risques. Simplement, il ne faut alors pas demander aux sondages d'êtres exacts puisqu'ils contribuent à changer les scores.(Le Monde del 24 aprile)
[...] I successi sono contanilizzati, e gli scacchi matti vengono dimenticati [...]
[...] Le domande sulle intenzioni di voto poste con sei o più mesi d'anticipo agli intervistati - secondo un enunciato che dovrebbe indurre a sorridere - "...se domenica ci fossero le elezioni..." - hanno lo stesso effetto come se DAVVERO domenica prossima ci fossero le elezioni? Ma allora possiamo prendercela coi sondaggi per aver essi ben pronosticato o d'essersi sbagliati? Poichè, diventando essi sempre più uno strumento di scelta elettorale, è inevitabile che essi intervengano sempre più nella SCELTA elettorale. [...] L'annuncio di un "ordine d'arrivo" spinge gli elettori a diventare calcolatori, cioè ad adeguare sempre meno il voto alle loro convinzioni, e sempre più alle probabilità di vittoria. E' la teoria del "voto utile".
[...] In questa campagna elettorale si è ben visto come la rappresentazione della realta abbia contrinuito a determinare la realtà o, ancora, come i sondaggi siano serviti meno a dipingere una momento preciso della realtà, e più a imporre dei rapporti di forze. La maniera più positiva di percepire il cambiamento è allora quella di servirsene come di un voto indicativo, che alcuni gruppi utilizzano prima degli scrutini per valutare il rapporto fra le forze in campo, e adeguarvi il loro voto. Non senza rischi. Semplicemente, non bisogna allora chiedere ai sondaggi di essere precisi, dal momento che essi contribuiscono a nmodificare il risultato.
...meditate, gente, meditate!....
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